Cet hommage sera rendu chaque année devant le domaine de la Girafe à Eyragues (Rue de la République, devant Afecioun couture).
Version française :
(Lue par Mario NIETO)
Pays de la Saco, écoutez-moi !!
Mais qu’est ce que c’est que ce charivari ?!
Tu avais choisi ce lieu pour t’y reposer, nous avons décrété
une fois l’an, de branler-bas, de faire du chahut-bahut, du chambardement, tu
tintouin, du boucan, du ramdam, la teuf, du bazar, le bordel, du raffut, bref
du foin, pour ranimer ta mémoire, toi l’herbivore à la robe tâchée !
Et quel endroit plus adéquat qu’une manade pouvait-on te degotter
pour t’y reposer les gambettes, toi la grande bête à corne de la terre d’Egypte
arrachée ?!
Du pays des pharaons jusqu’ aux jardins de Charles X, c’est à
la girafolie, que dis-je…à la girafomania que l’on t’a contemplée, dessinée,
sculptée…
Mais dans leur appétit de nouveauté, les êtres humains t’ont
vite délaissée, des indiens d’un nouveau monde… un autre, étant maintenant la
nouvelle étrangeté.
Leur destin pour autant, ne sera pas meilleur que le tien !…
Toi la grande Africaine qui ne rêvait que d’une chose,
paître dans les grands espaces avec les gazelles, te voilà empaillée, sur la
côte à la Rochelle.
Cette ingratitude d’homo sapiens est aujourd’hui partiellement
adoucie par le peuple eyraguais qui pour ton parcours phénoménal mais forcé,
gardera vivant ton nom, toi qui n’en a jamais eu, car tu ne t’appelais pas
Zarafa !
Toi la girafe, tu fus l’offrande d’une tête couronnée bien
plus petite, qui bien vite n’eut que faire de toi, à trop avoir on ne désire
plus, méditez là-dessus !…
Ton empreinte gracieuse et sauvage a traversé notre modeste
pays de Bouvine et à ce jour nous en restons fiers et honorés, nous les
mangeurs de saucisses et buveurs de pastis !
Toi la grande représentante d’une Nature sauvage en
perdition, c’est une fois l’an à la manade Mistral, au point G comme Girafe que
dans un vacarme tonitruant le charivari se
rappellera de toi!
Version provençale
(Traduite et lue par Martine PANCIN)
Gènt de la Saco, escoutas-me !!!
Mai de qu’èi
aquéu charivari ?
Aviés chausi
aqueste liò pèr te ié pausa, avèn decida un cop l’an de faire
brande-abas, de tarabast, de tafòri, de chaplachòu, de boucan, de
bousin, d’estampèu, basto de faire tintèino pèr reviéuda ta
memòri, tu l’erbivore à la raubo tasselado !
Quente meiour
rode poudies ti trouba qu’uno manado pèr te pausa li cambeto, tu
la grando bèsti banarudo de la terro d’Egito derrabado ?
Dóu païs di
faraoun enjusqu’i jardin de Carle X, es la girafoulié, que dise à
la girafo manìo que t’avèn bada, esculta, dessina…
Mai dins soun
gros apetis de nouvèuta, lis uman t’an lèu abandounado, lis
indian d’un mounde nouvèu, un autre, estènt aro la nouvello
curiosita.
Sa destinado
noun sara pèr acò meiouro que la tiéuno !..
Tu, la grando
Africano que pantaiaves que d’uno causo, paisse dins li grand
tenamen emé li gazello, te vaqui paureto empaiado sus la costo à La
Rochelle.
Li marridesso
de l’ome soun vuei un pau ameisado pèr lou pople Eiraguen
recouneissènt d' un camin de glòri, un pau fourça, e que gardaran
vivènt toun noum, tu que n’as jamai agu, que malurousamen te
disien pas Zarafa !
Tu, la girafo
fuguères l’óufrèndo d’un rèi que n' aguè lèu soun gounfle,
de trop agué i’a lèu plus d’envejo, de que vous faire chifra !
Ta marco
graciouso e fèro a travessa noste pichot païs de bouvino e à
l'ouro de vuei n’en restèn fièr e ounoura, nautre li manjaire de
saussisso e bevèire de pataclet !
Tu, la grando
representanto d’uno Naturo assouvagido à mand de passa pèr iue, e
qu'un cop l’an à la manado Mistral, au poun G coume Girafo que
dins un chafaret tarabastous, lou charivàri s'ensouvendra de tu !
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